La gestion des émotions, une expression rentrée dans le langage courant. Ces émotions lorsqu'elles sont désagréables, pour soi ou pour les autres, sont dérangeantes. On veut les gérer, les faire disparaitre. On oublie leur fonction première, qui est une fonction d'alerte. L'émotion vient transmettre un message, dire que quelque chose ne va pas, et on voudrait la faire taire. On voudrait toujours que tout aille bien.
C'est pourquoi il est parfois difficile de tolérer que nos bambins, qui sont bien plus à l'aise que nous adultes, à exprimer ces fameuses émotions (cris, larmes, coups etc...), les manifestent aussi fort. On ne veut pas les entendre, on ne veut pas les voir, parce qu'on se sent parfois impuissants face à elles ou parce qu'on est déjà aux prises avec nos propres émotions et que l'enfant vient juste en rajouter une couche. "J'avais pas besoin de ça !"
Mais savez-vous que les émotions de nos enfants sont souvent le miroir des nôtres ? En dehors des situations où l'on peut expliquer l'émotion et le comportement qui lui est lié (douleur, tristesse, frustration, colère, peur etc...), les enfants font parfois preuve de comportements qui paraissent inexplicables ou exagérés ("il fait encore un caprice"), et ils ne peuvent eux-mêmes dire ce qu'il se passe. Cela peut être le signe qu'il perçoivent que quelque chose ne va pas dans leur environnement, sans savoir l'exprimer, ils absorbent juste, comme une éponge, le malaise qui les entoure.
C'est pourquoi, en dehors d'évènements marquants vécus par l'enfant (traumatisme, maladie, harcèlement etc...), il est souvent préférable que ce soit le parent qui consulte un psychologue, car l'enfant n'est que le miroir de ce que ce parent vit. Le comportement de l'enfant peut aussi être le signe de difficultés dans votre parentalité, votre place de parent.
Il est toujours possible de partager à l'enfant des techniques d'apaisement, telles que l'EFT (Emotional Freedom Technique), la respiration, la relaxation, la sophrologie, etc..., mais tant qu'il n'y aura pas d'évolution dans son environnement, ses émotions seront toujours alimentées et ne pourront être apaisées durablement.
Faut-il alors ne rien exprimer, ne rien laisser paraître ? Non, absolument pas. Vous êtes un modèle pour votre enfant. Il a besoin de vous voir exprimer des émotions pour les reconnaitre et à son tour pour pouvoir les exprimer. Les émotions sont souhaitables et saines car lanceurs d'alerte, même si elles sont désagréables ou paraissent négatives. De plus, les non-dits, les secrets, peuvent parfois avoir des conséquences sur l'évolution de votre enfant.
Quand consulter ? Il s'agit de vous écouter et d'écouter ce que vos émotions ou votre corps a à vous dire. Ce qui ne peut être exprimé par des mots, peut l'être par des maux. Vos enfants peuvent donc aussi être un bon baromètre.
Il faut donc prendre conscience de cet état d'alerte dans lequel vous êtes, même si vous cherchez à le masquer. Si vous hésitez, une première consultation peut vous permettre de savoir où vous en êtes, de poser une problématique et d'envisager un accompagnement pour vous ou pour votre enfant.
En consultant pour vous, vous faites évoluer votre environnement.
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